Maurice :

-3 Millions d’années (Réunion : 2 Millions)

-Dim : 58 x 47 Kms.

-Pop : 1,2 Millions d’hab.

-Sommet : 828 m, Piton Petite Rivière Noire.

-Langues off : Fr + Ang / parlées = créole + Bhojpuri.

Le grand départ, ça y est, samedi 16 février 2008 ! A l’arrache… Préparatifs à Planche Alizé, trois heures pour la pharmacie, camion déposé chez André Choffée, Marivone puis nuit chez Hendrick et Julie à leur appart à St Pierre ; Céd 1h de sommeil et Sarah 0H car répertoire de dernière minute oblige !

Départ à 4h00 du mat pour……… RIEN !!! Air Austral, vol pour le moins mouvementé, cyclone overdrive, trous d’air sur zone et barriques d’huile à la clés ! Boeing 737, t’chio mais confortable ; Sarah a néanmoins failli vomir lors de l’atterrissage.

Arrivée 40 min (220 Kms) plus tard dans le brouillard à l’aéroport de Mahebourg (sur la côte la plus paumée et arrosée de l’île) et là, on réalise que l’on n’est plus en France : changement de nos € en Roupies (1€ = 40 Roupies ; on est riche !), on est assailli par les taxi-drivers qui s’arrachent les clients. Mais même harcelés, on tient bon et on persiste à vouloir prendre le bus (économies obligent) et là, Gaz de Gaz !!! Ici les chauffeurs font la course entre eux au point de se moquer autant de leurs passagers que des piétons. Nous mettrons un moment à comprendre que l’enjeu, pour ces chauffeurs à leur compte est d’arriver le premier à chaque arrêt et ainsi d’engloutir les dizaines de passagers qui n’ont d’autres choix que de s’entasser. Il y a le chauffeur et « l’empocheur » ;ils vont toujours par deux ! Au dessus, les contrôleurs qui rigolent encore moins que les deux précédents. Tout est vieux et pétaradant, les essuie-glaces sont en option et toutes les descentes prises au point mort…On roule à gauche (bon, ok, ça c’est normal), on prend les ronds-points à l’envers, il pleut, c’est sale, c’est pauvre, ça klaxonne, c’est à    l’-a-r-r-a-c-h-e !!

Bus pour Curepipe, repas Boui Boui pour 2 € par pers puis re-bus (le calvaire) jusqu’à Baie du Cap et changement pour, enfin, arriver à La Gaulette où l’on a négocié un studio nickel chez Ropsen pour 600 roupies = 15€ la nuit pour 2 pers lit gigantesque, sdb, coin cuisine, ventilo…, le tout face à l’Ile au Bénitiers et au Morne Brabant. Crevés ++, chaud ++, moites et sacs trop lourds (à revoir). Petite sieste obligatoire puis restau décevant (Lonely Planet vieux de 4 ans).

Bonne grâce matinée dans notre petit studio de luxe au vu de notre petit budget (réveil à 13H40 !…). Dimanche, heure du petit déj. proposé par le gîte nettement dépassée donc improvisation et arnaque à la clés avec un café lyophilisé à 1,25 €, proportionnellement   bien plus cher qu’à Paris !!! (Colette, on pense à toi ! Si tu viens un jour à Maurice, emmène café & cafetière !) Mais on se console avec des petits gâteaux maison vraiment abordables…

Puis rando. vers Chamarel, nous partons à pied et même si nous sommes conscients qu’il est trop tard pour visiter les deux sites, on revient stupéfaits par les Méga-Maxi-Supra chauves-souris géantes découvertes en route (par la suite, on apprend qu’ils les chassent … et les mangent ?...). En effet, dès le début on voyait au loin des dizaines d’oiseaux que nous avons d’abord pris pour des rapaces   mais en fait… Ca fait un choc !

80 centimètres d’envergure, toutes poilues, qui passent vraiment près de nous, Sarah a adoré !

Le soir, restau, et encore une petite arnaque avec 15% pour le service quasi inexistant.

Tentative encore avortée pour visiter Chamarel, on n’a toujours pas saisi la logique des bus mauriciens… Ca nous exaspère mais ce n’est pas grave, on monte dans un bus, peu nous importe où il va… Du coup, nous sommes allés jusqu’à Flic-en-Flac, réputé pour sa plage et son lagon (pas grand chose à envier aux lagons réunionnais, avec les mêmes filaos / casuarinas) en position « bétail » dans le bus, c'est-à-dire tassés à mort avec les sorties d’écoles en prime. Là, les contrastes nous frappent : tous ces jeunes voyageant dans ces bus pourris, - qu’ils attendent des heures en plein soleil pour rentrer dans leurs cases de bric et de broc, - portent des fringues de marques et jouent tous aux jeux vidéo intégrés sur des téléphones portables dernier cri.

On a pu distinguer le long de la route d’étranges radars déguisés en palmier, pour l’armée peut-être. On a aussi vu notre première mangrove, formation forestière tropicale où les palétuviers parviennent à pousser dans les marécages boueux grâce à leurs racines aériennes. Et attention, nous avons mangé le soir au studio afin de ne pas dépasser notre dit budget !

Aujourd’hui, bien décidés à ne pas faillir, une fois de plus, dans notre expédition vers Chamarel, nous nous levons assez tôt, bien en possession cette fois-ci des horaires de bus et nous réussissons enfin à visiter ce site des Terres des Sept Couleurs ainsi que la cascade impressionnante d’une centaine de mètres.

Comme dirait Stan, « ça n’a rien à envier au Salagou… »   mais ça vaut quand même le coup d’œil.

Contraints d’attendre un de ces bus aux horaires très flous, nous décidons de marcher mais point trop n’en faut…. Nous avons tenté le Stop et un couple de touristes avec chauffeur local a bien voulu nous redescendre dans le village de Case Noyale. Nous nous rendons bien compte que nous faisons tâche, ici, tous les touristes défilent dans leurs mini-vans flambant neufs des tours-operators, quand ce n’est pas en taxi. Et nous, à prendre ces bus d’un autre temps pour moins de 20 Roupies par pers (50 centimes d’€). Le touriste, à Maurice, par définition a de l’argent, alors que les Mauriciens, eux, ont un niveau de vie très faible. Aucune sécurité sociale ni autre allocation, les contrastes entre riches et pauvres n’ont rien à voir avec ceux qui, pourtant, nous avaient choqués à notre arrivée à la Réunion. Quand on repense qu’à l’aéroport, ici, à Maurice, ils ont exigé de voir notre billet retour et qu’il faut donner le nom de l’hôtel dans lequel on compte passer notre séjour ;ça nous fait autant rire que la quarantaine de 6 mois (!) lorsqu’on amène son animal, sachant que c’est infesté de chien errants qui jappent toute les nuits…

Le soir, petit restau très correct aux saveurs différentes des traditionnels « Caris » où il y a du riz avec du riz et encore du riz…

Après plus de 2 heures’temps à faire nos sacs, on quitte « chez Ropsen » et le Sud Ouest pour gagner la capitale, Port-Louis ; sans jamais faillir à notre credo mauricien : « en bus, sinon rien ! » On ignore tous ces taxis qui passent en donnant systématiquement leurs coups de klaxon (et oui : un Blanc = un coup de klaxon, 2 Blancs = 2 coups…) et on s’y tient ! On devient les rois des bus : changements, arrêts… rien ne nous échappe ! (enfin …)

Avec nos sacs qui prennent 2 places à eux seuls, c’est de la folie (parfois, ils nous font payer double… un peu normal !)

Enfin, on arrive à Port-Louis…Et là, le délire ! Un vacarme inimaginable, une foule, la cohue, les klaxons, les élèves en uniforme qui grouillent en tous sens…

Buildings aux vitres de verre calés aux pieds d’harmonieuses montagnes en toile de fond et vendeurs ambulants, boutiques bariolées, marché hallucinant…

C’est tout ça, Port-Louis. C’est aussi son quartier chinois : « China Town ». Là, on y est : assemblage de bric et de broc, inscriptions en chinois, des Chinois partout, sur leurs vélos… Et, magnifique reflet du métissage mauricien : en plein quartier chinois, une mosquée !  La belle mosquée Jummah aux imposantes portes de bois sculpté. On se « ballade », chargés comme des bourricots au milieu de toutes ces curiosités, un peu sur nos gardes (un fort sympathique receveur de bus, « l’empocheur », a confirmé les mises en garde faites dans notre guide, quant aux pickpockets qui « tailladent » les sacs dans cette ville…)

Visite du marché : on en prend plein les yeux, les oreilles, et les narines !!! Ils font sécher des poissons et autres délices qui nous donnent, en même temps que la nausée, des ailes pour nous extraire au plus vite de cet univers bien à part ! Merveilleuse expérience, moment de vie locale intense et authentique !

Un coup d’œil au Caudan Waterfront qui, lui, n’a rien d’authentique et ne cherche qu’à impressionner les touristes. Gros bâtiments en front de mer qui en imposent et invitent, dans leurs boutiques climatisées, aux dépenses bien occidentales… Bien loin de la crasse omniprésente que l’on vient de quitter mais qui nous laissera peut-être d’autres traces (tourista ?... en tout cas, on mange local dans tous les sens du terme… A savoir qu’ils nous servent quasiment tout, directement avec leurs doigts aux ongles chargés !!!)

 

Aller, on remonte dans le bus, direction le Jardin Pamplemousses Ramgoolam. Encore plus la folie, avec les sorties d’écoles… Mais nous, on est comme ça, on préfère ! Jardin botanique sensé être gratuit, devenu payant … Céd garde les sacs en m’attendant à l’entrée. Je veux principalement voir les nénuphars géants Victoria regia, originaires d’Amazonie et qui peuvent, en quelques heures, déployer une feuille ronde de 2 mètres de diamètre, pouvant supporter le poids d’un enfant.  Beau parc mais aucune explication… Là encore, il faut payer un guide… Arbres impressionnants de plus de 200 ans ; quelques animaux, dont des cerfs de Java et des tortues terrestres de plus d’un mètre, en train de s’accoupler. Et ça fait du bruit des tortues qui s’accouplent ! Mais quand même décevant. Toujours cette même impression : pièges à touristes pour pouvoir dire « on n’a pas que des lagons et des plages à Maurice » !

 

Re-bus vers le Nord Ouest, avec la ferme intention de faire ainsi tout le littoral, avant de redescendre en direction de Mahébourg le lendemain, décollage de l’aéroport vendredi matin tôt oblige. Mais… Là, on doit bien avouer qu’on a un peu beaucoup cafouillé…

On ne veut pas dormir à Port-Louis et le guide conseille une bonne adresse à Trou aux Biches. D’abord, on nous dit de redescendre à Port-Louis afin de prendre un autre bus pour cette destination ; mais on s’aperçoit qu’on a déjà vu ces paysages… Redescendus pour rien, enfin… pour remonter ! Puis, on dérangeait visiblement le chauffeur ( ???) qui nous a déposé plus d’un km trop loin… Résultat : marche jusqu’à la chambre d’hôtes (Rocksheen villa) où, il faut l’avouer, on n’avait pas téléphoné pour réserver… Dommage, c’est complet ! Une chance, le proprio est très sympa, nous propose d’appeler les autres gîtes de Trou aux Biches. Tous complets ! Il va jusqu’à nous emmener et par hasard, on croise un jeune en moto qui nous assure une chambre… On prend ! (Il fait déjà nuit) On le suit et on atterri à « Villa Maria » qui n’a d’une villa que le nom… Complètement excentré alors que notre but était de faire un peu de plage. Complexe type Formule 1, accueil plus que désagréable, chambre minuscule, certes propre mais infestée par les moustiques et les blattes. 500 Roupies à condition de quitter la chambre avant 9h !!! Comble du comble : la clim n’était ni réglable, ni éteignable ! On a eu froid toute la nuit, obligée de me lever pour mettre un pull ! Et Céd qui a failli finir grillé comme un t’chio poulet, en éteignant la lampe de chevet (étincelles !) Expédition repas du soir : on s’est encore fait avoir ! C’est fou cette aptitude et ce « truc » qu’ils ont… pour nous rouler dans la farine, nous endormir, et pondre des prix «touristes » multipliés par 10 ou par 100!

On apprend que c’est dément de vouloir faire, en bus, le tour de l’île par le nord et qu’il nous faut… retourner à Port-Louis !!!

 

 

J6 Dernier jour à Maurice

 

            La journée commence bien… sous une pluie battante ! On veut absolument choper « l’express » qui finalement n’a rien d’express, juste un tout petit peu moins pourri que les autres. On y était bien, 3 sièges pour nous et nos sacs ; jusqu’à ce qu’une femme décide de mettre son nez dans not’zafaire et s’obstine à vouloir la place (que l’on a payée) occupée par nos sacs que l’on ne peut mettre ailleurs - pas un centimètre carré au sol de libre ! Bref, le ton est monté et Cédric s’est un peu emporté (!), lui a cédé sa place en l’invitant à poser « vite, vite, son gros cul ! »

Arrivés à Port-Louis, encore et toujours une pluie diluvienne, et il faut attraper notre énième bus dans une autre gare routière … On est trempé ! 1h30 plus tard, à Mahébourg. On trouve la pension « Nice Place » ( !) ; cette fois, on s’y prend dès midi. C’est notre dernière nuit à Maurice, on a le dos en compote, pas envie de passer la journée à chercher une chambre, alors on prend… Mais… « studio » vieillot et spartiate +++, qui sent l’urine… La télé a failli imploser, Céd a encore failli griller !!! Totale intimité aux toilettes, derrière un rideau de douche, les pieds dans la douche et aucune porte ! On se croirait dans le camping-car ! Et ça pour 700 Rs ! Ah l’inflation m’a ptite dame !

Après-midi à se balader dans Mahébourg, en bord de lagon (non  « baignable » mais fort agréable, d’un beau bleu turquoise) On aura goûté quantité de spécialités mauriciennes et surtout indiennes : brianis, rotis (crêpes-galettes), vindayes, samoussas, salades de fruits salées…

Et puis, avant de repartir, une belle aventure humaine :

Tandis que nous nous dirigeons en direction de la plage, un Mauricien nous accoste nous proposant de discuter un peu avec nous puisqu’il connaît la France, Paris, Toulouse… Nous échangeons ainsi pendant environ trois quarts d’heure, il nous explique qu’il travaille à l’aéroport, qu’il est « Responsable » (Les Mauriciens aiment apparemment à se croire responsable, ou du moins important dans la société) du pôle hélicoptère de Maurice. Je saute évidemment sur l’occasion pour récolter des infos sur le nombre d’hélicos, pourquoi et comment ça marche… Robin, puisque c’est son prénom, nous explique qu’il serait possible de faire un vol en hélicoptère avant de partir en direction de l’Afrique tôt le matin, que moyennant un échange de bons procédés nous pourrions implicitement nous arranger afin que nous fassions un vol en hélico contre son hébergement en métropole s’il venait pour les vacances par exemple. « Il n’y a vraiment aucun problème, je suis le responsable du pôle hélico et je peux aisément vous arranger un vol court, d’environ une demie heure si ça vous dit. Je vais appeler, savoir si un pilote est libre, ça sera complètement gratuit, (puis…au détour d’une phrase) il faudra juste payer le droit d’atterrissage, c’est comme ça chez nous, mais ce n’est presque rien…. Environ 40 €. ».

Sarah tique « plus-plus » !!! Mais il est fort et très beau parleur, l’idée consiste dans un premier temps à nous mettre en confiance et à nous proposer de nous déposer les billets directement à l’hôtel qu’il prétend (bien sûr !!!) connaître. L’idée qu’il nous arnaque plane évidemment dans nos esprits et avancer l’argent nous rebute un peu. Sarah parait vraiment méfiante et au vu de notre budget serré, cette dépense n’est pas primordiale, loin de là… J’ai du mal à distinguer chez Sarah l’exaspération que peut susciter mon engouement pour les choses futiles d’une simple méfiance envers ce « type » que nous ne connaissons en fait qu’a peine. Je décide alors d’aller avec ce gars à l’aéroport chercher les billets comme il me le propose et avant, je raccompagne Sarah jusqu’au studio afin de lui éviter d’être seule en ville d’une part mais aussi pour jauger son point de vue sur la situation. Le gars me dit qu’il m’attend pour prendre le bus. C’est clair, Sarah ne le sent pas mais en allant moi-même chercher les billets, je limite ainsi les risques. Comme par enchantement, il n’y a personne à l’arrêt de bus, le gars a disparu… J’atterris de mon nuage, réalisant que je suis bien trop crédule pour ce qui nous attend en Afrique, je prends ça comme une vaccination, l’Afrique se chargera des rappels !!!

 

Dépenses à Maurice : 8800 Roupies (220 €)                Pour conclure et réutiliser la phrase d’un jeune Mauricien : « On paradise trop Maurice ! »

 

Regrets : Nous n’avons pas eu l’occasion de nous baigner dans le lagon (faut dire que le temps était mitigé !) ; ni de goûter les dholls puris, chatinis, lassis et aloudas. Pas vu non plus les singes (macaques), porcs sauvages, mangoustes, crécerelles (rapaces rares), pigeons roses ni les cateaux verts (perruches de Maurice) ; tous endémiques de l’île.

 

 

J7        Vendredi 22 fév 2008, départ de Maurice pour Jo’burg en Afrique du Sud